Vous je ne sais pas, mais il m’est arrivé un nombre conséquent de fois de me plaindre de devoir emporter dans le sac photo à la fois une rotule pour le couple paysage / macro, et une seconde rotule pour mon téléobjectif. Quand on additionne le poids d’une rotule-ball de qualité à une rotule pendulaire, on arrive facilement à 2,5 kilos dans le sac. Tout ça sans oublier que si l’on veut partir avec un seul trépied, il sera nécessaire de changer de rotule régulièrement, avec la perte de temps qui va avec. Alors est-ce que la solution viendrait de UniqBall ?
Il y a pas mal de choses, dont des clés allen qui permettront de fixer le plateau à son appareil et de modifier la configuration de la rotule, une sacoche qui permet de la ranger pendant le transport, une notice qui va à l’essentiel et…la fameuse rotule.
Il existe deux versions de la UniqBall, la UBH 35 et la UBH 45, respectivement la petite (500 grammes) et la grosse (700 g). Dans les faits ces deux rotules, même si elles ne sont pas jumelles, sont très similaires. En ce qui concerne les matériaux, on est face à du beau matériel, les deux rotules respirent la solidité et les assemblages sont parfaits, premier bon point !
Lorsqu’on observe pour la première fois une UniqBall, on se questionne naturellement sur cette « double » boule, ces deux niveaux à bulles et la disposition originale des molettes de réglage. Explication dans le paragraphe qui suit.
L’utilisation de la UniqBall est plutôt intuitive une fois qu’on a compris le concept. Le but de cette rotule est évidemment de pouvoir servir de rotule ball classique, avec un mouvement fluide dans toutes les directions. Ainsi, pour une utilisation en macro, on peut, en solidarisant les deux boules, facilement positionner son appareil pour ses prises de vue. Mais là où UniqBall va plus loin, c’est avec son système de mise à niveau : ainsi, en utilisant une première molette, on peut mettre à niveau la boule extérieure (rouge) en utilisant le niveau à bulle. Une fois à niveau, on la verrouille via la molette et les choses sérieuses commencent : en déverrouillant la seconde molette, on se retrouve avec une rotule qui est désormais configurée pour fonctionner dans 2 dimensions uniquement : gauche/droite et haut/bas, le tout en gardant en permanence l’horizon plane.
Vous avez saisi l’intérêt ? Pour du paysage, on dispose d’une rotule permettant de garantir que son horizon est bien droit, et on peut évidemment aller plus loin en réalisant des panoramiques pour lesquels on est sûr de garder le même niveau. Evidemment ça ne remplacera pas à 100% une rotule panoramique puisqu’on sera ici limité en particulier ce qui concerne le réglage de la pupille d’entrée. Même si les logiciels modernes (type Autopano) permettent de corriger un bon nombre de décalages optiques, l’utilisation de focale très courte générera des résultats pas toujours parfaits.
Du coup on a ici une rotule parfaite pour la macro, excellente pour le paysage, reste les téléobjectifs ?
Avec 40 kilos de poids admissible, on n’a pas trop de scrupule à placer sur la rotule un couple boitier / objectif lourds, dans mon cas, le test sera réalisé avec un Canon 7D + un 500mm F4L IS. Une fois installés sur la rotule et mis à l’équilibre (comme on le fait avec une pendulaire), on constate très vite que le tout est pleinement efficace.
Le réglage de la rotule permet d’ajuster finement la fluidité : une fois débloquée, la rotule permet de photographier tout aussi librement qu’avec une rotule pendulaire (tout en gardant, ne l’oublions pas, l’horizon parfaitement ajusté) et il suffit d’un léger tour de molette pour verrouiller complètement la rotule et ainsi s’assurer que le matériel ne bougera plus.
Pour faciliter encore la compréhension, n’hésitez pas à visionner cette petite vidéo très claire (même si vous ne parlez pas anglais / vidéo UniqBall).
Car vous l’avez peut-être compris, a contrario d’une pendulaire qu’on peut complètement lâcher sans que l’appareil ne pique du nez ni dans un sens ni dans l’autre, avec UniqBall, le fait de relâcher le matériel une fois la rotule déverrouillée ne garantira pas que celui-ci reste en place, il risque en effet de basculer (plus ou moins lentement en fonction du réglage de la fluidité) en avant ou en arrière en fonction de si vous visiez vers le bas ou vers le haut. Ce qui me paraissait plutôt gênant à la prise en main ne s’avèrera finalement qu’un détail tant on prend facilement le réflexe de durcir le réglage dès qu’on arrête ses prises de vue.
Si toutefois vous voulez absolument pouvoir relâcher complètement le matériel sans qu’il ne bouge (comme avec une pendulaire classique), mon ami Eric Médard m’a très justement fait remarquer qu’il existait une solution : grâce à un accessoire qu’on fixe sur la rotule et qui déporte le téléobjectif sur le côté et en dessous de l’axe d’inclinaison de la rotule, on obtient un système au fonctionnement identique à une pendulaire ! Chez UniqBall cet accessoire s’appelle le « Gimbal bridge » et mon seul regret porte sur son prix qui vient alourdir la facture.
Concernant la différence entre les deux modèles, plus que les 200 grammes qui les séparent, il est à noter que la « petite » version est donnée pour supporter 15 kilos maximum, soit 25 de moins que la UBH 45. Même si au final la UBH 35 est suffisante pour supporter un gros télé et un boitier pro, je préfère toutefois utiliser le 500 sur la grosse version, qui (même si cela reste subjectif) me semble plus fluide d’utilisation avec un téléobjectif.
La conclusion, pour ma part, est vraiment très simple : la rotule UniqBall est exactement l’équipement qui correspond à mon besoin : légère, solide, supportant un poids important, ultra versatile : j’ai sur mon trépied une seule rotule qui couvre tous mes besoins : macro, paysage, animalier…
Pour le photographe qui souhaite limiter le poids de son barda sans pour autant sacrifier l’ergonomie, on a ici une solution de choix.
Cette rotule étant encore assez récente, il faudra voir dans le temps sa résistance à l’usure et aux éléments, mais ce que j’ai eu l’occasion d’en voir m’inspire confiance !
Plus d’info sur le site d’UniqBall.
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